Toute fédération sportive doit posséder un médecin fédéral. À l’Usep, c’est le Dr Marc Guérin qui, au-delà de formalités administratives, apporte son expertise au projet santé de la fédération.

Marc Guérin, quel est votre rôle auprès de l’Usep ?

Il est spécifique à son public : plutôt que de problèmes de dopage, je m’occupe des conditions d’exercice des activités physiques et sportives des enfants. J’accompagne les responsables de l’Usep en apportant mes compétences et mon expertise de praticien. Lors de notre dernière séance de travail, fin janvier, vous avons par exemple finalisé une fiche « santé et bien-être ». Elle porte sur la pratique dans le froid et sera prochainement suivie par d’autres.

Comment caractériseriez-vous le projet santé de l’Usep ?

Il se distingue par son approche éducative, avec une vision très large qui dépasse la prévention de la maladie ou l’approche hygiéniste. Je m’y retrouve pleinement parce qu’il s’inscrit dans une perspective humaniste et vise à offrir à tout enfant la possibilité de développer son potentiel physique et psychologique, en s’appuyant sur la force du collectif. Cela passe par des opérations sportives, des actions de sensibilisation, et des informations adressées aux enseignants.

Quelle devrait être la pratique physique quotidienne d’un enfant ?

Au moins une heure par jour, associant intensité modérée et soutenue. C’est d’ailleurs naturel chez l’enfant : il court, accélère, et quand il est fatigué, de lui-même il se repose, puis repart. L’augmentation de la prévalence de l’obésité que l’on observe depuis plusieurs décennies est principalement liée à la baisse d’activité physique. On se transporte en voiture, on marche de moins en moins, à commencer pour se rendre à l’école. Il est vrai que l’aménagement urbain n’est pas favorable. Il faudrait réinventer le chemin des écoliers !

Vous venez de valider une fiche santé sur la pratique dans le froid : qu’y trouve-t-on ?

Des conseils pratiques : porter des vêtements adaptés, pas trop serrés, avec plusieurs épaisseurs, comment s’alimenter, s’hydrater, et aussi se serrer les uns près des autres en cas d’attente, même dans un abri précaire. Mais le plus important est le message que ces conseils viennent appuyer : sauf conditions extrêmes, il est possible de pratiquer dans le froid. Mieux encore : cette adversité « climatique » devient un outil éducatif, tant que l’on reste dans le cadre d’une pratique en sécurité.

Un médecin fédéral, pour quoi faire ?